HOMMAGE RENDU A LA SCULPTRICE JOZIA GOZDZ, lors de l’inauguration de la statue « Dom Placide » le 15 mai 2018.

HOMMAGE RENDU A LA SCULPTRICE JOZIA GOZDZ, lors de l’inauguration de la statue « Dom Placide » le 15 mai 2018.


C'est avec un immense plaisir que l'abbaye et la confrérie vous accueillent en ce lieu de charme
Non pas sous un élégant charme mais bien à côté de se tendre tilleul qui se trouvait bien seul et qui devra devenir bien solide pour protéger notre bon Dom Placide
Tournons-nous à présent, vers ce qui nous réunit en ce jour de printemps, celle de la découverte d'une œuvre figurative représentant le dernier moine de l'abbaye.
Dans une attitude méditative, se promenant sur cette terre envahie les mains dans ses larges manches, de son ample coule blanche, cette oeuvre issue d'un bloc de roches granitiques pesant une tonne six-cents et un travaillé par Jozia Gozdz l'artiste sympathique.
A la disqueuse, au marteau et au burin. Dans la masse uniforme elle va créer son oeuvre, ses mains fébrilement cherchent, aiment toucher et petit à petit ainsi pendant des heures, elle voit naître la forme qu'elle a voulu sculpter .
Ses gestes sont précis, avec force elle façonne, elle modèle, elle creuse, elle courbe lentement la pierre complice, s'offre et s'abandonne ou parfois lui résiste avec entêtement.

Mais le don est plus fort, il habite son être, il occupe ses jours et hante ses nuits car à chaque sculpture c'est lui qui est le maître. En devenant tyran, et toujours sûr de lui.Il lui vole sa vie et un peu de son âme, exigeant un détail
ou la belle expression. Mais dans l'oeuvre achevée il a posé sa flamme pour en faire un chef d'oeuvre créé avec passion, cette imposante sculpture qui représente un moine en bure. En attitude de prière, le capuchon en arrière, les bras croisés dans ses larges manches ne laissant apparaître
finalement que son doux visage d'ange plongé dans le firmament.

C'est en taillant la pierre que Jozia découvre l'esprit de la matière, la main pense et unit la pensée à la matière première. C'est l'acte même du sculpteur face au matériau et à la sueur que la connaissance s'apprend lentement et qui réserve toujours une surprise inattendue qu'il faudra résoudre absolument. Si on veut que la roche ne soit pas perdue, il faut tailler et non blesser. Il faut une volonté d'enfer pour lutter avec la pierre, la caresser et la polir afin de faire surgir la forme que l'on porte en soi.
Son imagination et ses sentiments que l'on détient en soi et que l'on veut partager sciemment toutefois, il semble que la perfection soit atteinte dans l'entière réalisation, non quand il n'y a plus rien à ajouter mais quand il n'y a plus rien à retrancher.

Jozia Gozdz est l'artiste. C'est elle la sculptrice qui a fait naître de la matière, de ce grand bloc de pierre le dernier des religieux ayant quitté ces lieux majestueux qui n'est autre que notre Dom Placide. Ce moine affamé et avide.
Passionné et passionnant, lui consacrant d'ailleurs même un roman.
Jozia est née à Liège, d'une mère russe et d'un père polonais, elle fit ses études aux Beaux-Arts à Liège Où elle excellait. Lorsqu'un jour fut l'appel à la pierre, ce noble matériau fabuleux qui n'a plus cesser à lui plaire jusqu'à nos jours heureux.
De multiples statues trônent fièrement dans de nombreuses villes maintenant, c'est qu'elle a durant toutes ses années, cette véritable passionnée, avec rage, persévérance et symbiose gardé l'interrogation et la finalité. Dans ses œuvres grandioses, affirmant ainsi sa personnalité.

Ceci étant dit en l'occurrence, ne serait-il pas convenable de faire la connaissance de notre honorable Dom Placide bien-aimé qui pourrait pourquoi pas à l'avenir n'est-ce pas devenir le symbole de notre belle cité.

Avant de procéder au dévoilement, le moment tant attendu et important, soyons confiant. Chaque chose en son temps.

Luc HAULOTTE- Père Abbé.

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